Inde 2 / Chandigarh

Interlude : vous ai-je dit que, descendu du train Delhi - Chandigarh pour fumer, j'étais (re) monté dans le train alors que celui-ci avait décidé sans me prévenir de repartir ? Le tout sous l'œil étonné des voyageurs du train, lorsqu'ils m'ont vu courir pour rattraper la porte restée ouverte. Et, oui, c'est encore possible de prendre un train en marche !

On the road to Himalaya and Ladakh

Bref, je m'égare...

Arrivée à Chandigarh, nous visitons la ville et ses musées. Chandigarh est une ville dont le plan a été entièrement dessiné pas l'architecte franco-suisse le Corbusier, après l'indépendance de l'Inde, en 1947, pour être la nouvelle capitale de deux provinces. Il y a aussi dessiné des bâtiments et du mobilier.

Nous sentons ici tout de suite une forme de tranquillité, très plaisante, après la bouillante Delhi.

L'organisation de la ville reprend la métaphore du corps humain. En effet l'ensemble du bâti et de son organisation respecte des proportions s'appuyant sur des multiples du nombre d'or combinés aux dimensions du corps humain.

En haut de la ville se trouve la tête, nommée le capitol complex, qui héberge les fonctions politiques, administrative et de justice selon le triptyque : justice, exécutif (et administration) et législatif. Les trois bâtiments monumentaux se font face séparés par une longue esplanade en béton. La symbolique est forte : le capitol complex domine la ville qui le devine au loin sur une légère butte mais, de l'intérieur, toutes les perspectives visuelles sur la ville, et les administrés, sont coupées. Le pouvoir ne peut se comprendre que de l'intérieur, une fois sur les lieux et, quelque part, une fois initié.

Capitol complex in chandigarhPicture of the Capitol complex in the sector 1 of Chandigarh.

Le cœur de la ville s'articule autour des secteurs. Ils en sont les cellules et il y en a 59 (le 13 n'existant pas). Ils ont tous la même taille, et représentent l'unité de base de la ville : ils ont une forme d'autonomie avec une astucieuse répartition des services (hôpitaux, écoles...), des commerces de proximité (svt au rdc) et logements. Étonnant de constater que cette organisation soit encore effective aujourd'hui.

Sectors and roads of Chandigarh

Évidemment les cellules sont alimentées par les vaisseaux sanguins. Ils sont de 8 types. Les flux principaux sont concentrés dans les principales voies de circulations qui séparent les secteurs. Puis, petit à petit, les voies se rétrécissent vers l'intérieur des secteurs, pour finir par n'avoir qu'un usage local, de voisinage et pour les commerces, majoritairement réservées aux piétons.

Pour assurer la respiration de la ville, on trouve un grand lac artificiel à côté du capitol complex, duquel descend un large corridor de végétation qui traverse ensuite la ville de part en part, serpentant légèrement entre les secteurs. De la tête au corps, finalement.

Malgré le côté vieillissant du béton massivement utilisé qui souffre de l'humidité sous ces latitudes, l'organisation de la ville procure une agréable sensation. Cela facilite la prise de repères. Aussi, rapidement, nous avons nos lieux fétiches et nous maîtrisons l'art du rickshaw (tri porteur, souvent piaggio, avec guidon où on monte à deux ou un peu plus), de leurs tarifs et de l'orientation pour pouvoir indiquer les destinations.

Rickshaw in Chandigarh

Ici, un peu en dehors des circuits touristiques classiques, nous goûtons le fameux Kheer (ne pas confondre avec kir, même si ça se prononce pareil) : un dessert à base de yaourt frais, de noix de coco et de riz.

Rose garden in Chandigarh

Une machine infernale pour faire du sirop de canne. Attention, vente direct, du producteur au consommateur !!

Sirop de canne Chandigarh

Toutes les photos de l'album : Ladakh, India

 ↑